lundi 11 janvier 2016

Tokyo






Des changements de scène
sont à prévoir.
Nos interlocuteurs, avant vous,
avaient décidé
que la valeur   [changement de scène]
était l’ultime,
mais nous pouvons revenir en arrière          
et poser un      ‒ cadre ‒

Lucie
est partie au Japon,
il y a une semaine maintenant.
‒ Quel était le nom de ce Japonais d’âge mûr qui
assistait à mes cours de français à l’Université ? J’avais eu,
avant lui, combien d’
       Rouge,                                                                 étudiants    le soleil rouge   rouge est la Lumière,
            dès avant l’atterrissage au sol.
            Les côtes du Japon
   ciselées
   ficelées
par un tisserand italien,
            sans doute en prévision d’un prochain tsunami.
            ‒ Combien d’étudiants japonais
                        me prenant pour un Sensei,
                                               à Dijon, puis
                                                           souriant à la vie, 
mais sans ‘mot-dire’ ?
Homme triste japonais
échoué à Dijon, en rade sans doute,
40 ou 50 ans,
désabusé et voulant parler.
                                    Pour son exposé devant la classe,
il présenta les problèmes sociaux de son île.

‒ Tokyo ‒

Lucie est sur Skype maintenant,
So far away so close

Vous pouvez en revenir à un cadre                                 Lucie est au Japon, et moi, à Dijon.




‒ J’écris ceci, gare de Beaune, en attendant mon train. ‒ Beaune, Burgundy ::
                                                                       ‒ ‘le vin de Bouourrrgo’-gngngne !’
À côté de moi, quai n° 1, il y a la discussion animée de deux jeunes Japonaises.
Le train arrive maintenant dans cinq minutes.

                                                          
‒ Nous ignorons quoi faire de nos jeunes au Japon                         ‒ les Yakuzas ne sont pas la solution. ‒                        Certains jeunes sont ainsi envoyés poursuivre leurs études à l’étranger, plutôt que de se perdre. Le problème de l’intégration de notre jeunesse est malheureusement important.  
            Nous pouvons poser un  ‒ cadre ‒,
            faire que la succession des lieux
soit relative à un développement temporel
régulier n+1.

                        Éloge de l’ombre de Tanizaki
            Le design sonore dans les artères
tokyoïtes ou à Nature & découverte en France
Lire aux cabinets d’Henry Miller

Lucie est sur Skype, et elle me montre ses seins, maintenant ;
j’ai dix ans de plus qu’elle, alors :
« Il faut que tu viennes, me dit-elle, tu n’as jamais voyagé ;
il faut vraiment que tu partes me rejoindre au Japon. »

In that earopean end meets Ind
Rouge                                     Rouge
                        Rouge est la lumière,  maintenant ;
            une côte maritime, puis un sol ressemblant aux motifs du cachemire comme aux tracés de composants  .diodes & résistances.  sur une carte à puces.

« - Nous avons les mêmes problèmes en France : le manque de Sécurité Sociale, le chômage…
- Ce n’est pas la même chose !
- Certes, mais admettez que les thèmes des problèmes de votre nation sont proches des nôtres…
- Ce n’est pas la même chose ! »
Nous pouvons imposer un ‒ cadre ‒
Rouge
Éloge de l’ombre
Prendre la proie pour               Rouge
In that earopean end meets Ind.
“ Réduire l’espace social à un point, une Idée ! ”, proclame maintenant le Divin Marquis, après Héraclite.
Ombre de l’éloge
FU./.RAN./.SU
Et cet ami s’étant marié à une Japonaise,
m’écrivant par mail :
« Au Japon, l’étranger
n’existe pas, c’est un fantôme – tout homme
n’étant pas né sur l’île est un spectre,
assurément. 
Toi et moi, sur l’île, nous sommes des spectres.»
‒ Rouge,
                        Rouge est la lumière de l’hexagone.

« Il faut que tu viennes : tu es avec moi, tu seras mon boyfriend au festival NIPAF organisé par le poète Seiji Shimoda. » 
                                                                                   (Lucie sait ce  qu’elle veut, Lucie sait toujours ce qu’elle   veut,  tout  le  temps.)

« Souviens-toi que tu as affaire à la forme humaine. »

Combien mesure donc la côte de Bretagne ?
‒ les Yakuzas ne sont pas la solution. ‒
Il n’y a pas de centre névralgique à la ville de Tokyo et, tous les cinq, dix ans, le paysage urbain peut changer complètement.                                                            Monde spiralé… ‒ (Car les hommes sont encore soumis au mouvement pendulaire [Famille monogame ↔ Travail], qui est le Pivot des attractions en Civilisation Barbare, selon le réformateur Charles Fourier.)

Lucie a dix ans de moins que moi,
mais elle me semble plus mûre à vingt ans que
nombre de personnes que j’ai vues avant elle ;
comme si,
l’esprit d’une personne pouvait contredire
la composition stable des éléments,
et jusqu’à la relative homothétie
de la profondeur des chairs.

« ‒ Je suis une métis, je suis une mulâtre, née de père français et de mère japonaise.
Je me suis mariée à un diplomate japonais auquel j’ai fait deux enfants, jusqu’à ce que je comprenne que mon amour pour lui n’était qu’une question de reproduction, une question administrative. Depuis, je vis en France, avec mes enfants, et son ombre me suit.
§         L’heure administrative du citoyen grec :: chaque année, l’émargement à l’office des mariages :                je suis avec elle, répète le mari, depuis le poète Solon. L’homme signe le registre...
§          
               Puis, oubli. »


‒ Krach !


Le plan des quartiers de Tokyo inscrits au sol sur des plaques dorées, tous les cent mètres… Quelle poétique de la ville ? quel phalanstère, ici même ? – Tous les quinze jours, le paysage peut changer. Comme si la contingence, le pivot à l’origine des permutations, d’un groupe social à l’autre, la cartographie dynamique de l’île-terre semblait démentir ta propre lecture, ici même et maintenant. Comme si tu n’avais jamais été l’homme que tu imaginais être, et que ton entourage,
un rondeau dont on ignore, si chorégraphe il y a et, si musique…

                                                                                                               si musique…

si musique…


Calcul de la lumière rouge par réfractométrie,
et des indices pour me dire combien j’ai voulu me perdre,
combien je me suis perdu
et combien peu m’ont suivi.

     Cette lumière rouge, en atterrissant à Tokyo,
quel Dante, aujourd’hui, me dira d’où elle vient ?
De quel Enfer, de quel Cercle ?
et si un ange détient encore l’origine,
les rais de nos lumières ?

    Cette lumière rouge, en atterrissant à Tokyo,
qui me dira si, après elle,
d’autres voyages sont encore possibles et où ?
    Qui me dira où
le désir commence et s’arrête,
    et si Eden il y a ?
    et jusqu’où ?
où,
rouge,
plus rouge
que
Tokyo,
                                                                                                                                                                    

?










               Tokyo                         (Puis, Fukushima, un an après…)