jeudi 19 mai 2011

Tentative d’approche

Where a straight light meets a curve. Court-métrage de Karen Mirza & Brad Butler (2002)



Donnez-moi de vos nouvelles, lecteur ?

Comment allez-vous, aujourd’hui ?

Êtes-vous homme ou bien femme ?

Quelle partie de votre corps

avez-vous nommé, ces derniers temps ?

Laquelle est partie de votre giron

pour faire sa vie, loin de vous ?

Laquelle demeure à la maison, et pourquoi ?

Quel homme, femme, objet ou animal serrez-vous

maintenant et dans quel lit ?

À quelle boîte aux lettres aller demain

pour vous donner de mes nouvelles ?


Nous sommes tous, ici, maintenant,

dans la même pièce,

des spectres lumineux sur les yeux,

à nous imaginer dans d’autres mondes,

vivant chacun sa vie,

mais nous retrouvant parfois,

comme maintenant,

quand nous sommes à un tournant :


« Bienvenue ! Bienvenue, mon cœur.

Je t’aime, nous n’avons jamais été séparés.

Je t’embrasse,

je t’embrasse vraiment !

Nous n’avons jamais été, l’un et l’autre,

Qu’embrassés, embrasés.


Viens, viens maintenant :

rejoins-toi.

Dante n’a jamais perdu Béatrice,

ni Orphée, Eurydice.


Viens, viens maintenant :

rejoins-toi. »

1 commentaire:

Sandrine a dit…

D’autres mondes nous séparent et nous lient quand ceux-ci se rejoignent et nous baignent de leur lumière lustrale.
Les pieds mus par l’âme en goguette laissant l’empreinte corporelle imprimée dans le drap froissé, assurés, ils se dirigent tout droit vers l’adret du globe. Mouvements croisés d’une fenêtre sur cour virtuelle à une fenêtre ouverte à tous les sens, le Monde a ses pieds désormais ! L’exploration sans loupe ni équation à plusieurs inconnues commence. L’opération est facile : Un être rencontre un semblable, inversé parfois et encore des autres, mais c’est le même ?! N’est-ce pas moi qui vis aussi avec eux ? Non, pas de doute, mes pieds ne sont pas enchaînés comme les leurs ! Moucharabieh mortifère, de leur fenêtre, ils voient à travers le mur sans que l’on sache qu’ils périssent d’oubli !
Aujourd’hui, je tiens les mains de mes frères.