lundi 29 mars 2010

L'ouvroir, de Chris Marker


Eh bien, j'en ai marre que l'on critique mes goûts musicaux,
les images que j'aime, ma façon d'écrire, tout !
J'écoute du bruit,
j'aime les images de merde,
j'écris de la merde, mais je m'amuse !

Chaque fois que je suis assez gentil pour expliquer ce que je produis,
l'on me traite de dilettante, l'on veut que je travaille,
l'on veut... !

Le côté petit bourgeois : "écris, mais tais-toi."

Putain !

POSEZ VOTRE CERVEAU, AMUSEZ-VOUS !

87 ans, le Chris Marker,

et il est sur Second Life,

et il JOUE.

JOUEZ !

AMUSEZ-VOUS !

Voici
L'ouvroir


Le dernier film de Chris Marker, en trois parties.

Voir aussi :

Si vous voulez discuter avec l'avatar de Chris Marker sur le métavers Second Life,
vous n'avez qu'à chercher sur Google.

C'est Pâques, et nous sommes dans un jardin !




mardi 23 mars 2010

Les Riches Douaniers


Je serai, ce samedi, avec Les riches douaniers, les premiers artistes contemporains à utiliser des machinimas pour produire des œuvres.

Le machinima est le prélèvement de séquences de jeux vidéos dans le but d'en faire des films. Les riches douaniers en font, quant à eux, de l'art.

Et, comme je suis l'écrivain "candide" de service
(c'est écrit dans le programme du Consortium :-)),
je me permettrai de lire une petite nouvelle, peu connue, de mon poète préféré, Apollinaire, intitulé Mon cher Ludovic
["C'est mon cher Ludovic qui a inventé l'art du tact, du contact et du toucher. L'idée lui est venue il y a une quinzaine d'années et depuis il n'a cessé d'explorer un domaine où il a pénétré le premier..."],

durant le débat proposé sur les machinimas.
Je montrerai à ce propos qu'Apollinaire est précurseur des recherches en art-thérapie de l'artiste brésilienne Lygia Clarks, comme des recherches haptiques produites dans les années 80 par le MIT et Apple, et qui font que votre console de jeux vidéos Sega ou Sony remue, bouge, tremble ou vous brûle les doigts, à mesure que vous avancez dans votre partie du hérisson Sonic.

Au fond, je montrerai que tout élément nouveau de notre environnement contemporain peut être support à art.

Je m'intéresse, pour ma part, aux scanners audios, aux détecteurs radars infrarouges et au mode nightshot des caméras, et je ne me suis jamais considéré comme étant un voyeur.


A Samedi !




Machinima-débat avec les riches douaniers,
Samedi 27 mars, 14 h 30
Salle de conférence de la Nef,
1, place du théâtre,
21000 Dijon


samedi 6 mars 2010

lilian bourgeat




" Sincère comme un enfant qui ment
Frédéric Pintus


L
e scénario ne me fut communiqué que quelques heures avant le départ.
Le départ ne me fut annoncé que quelques heures avant la nuit.
La distribution était des plus vagues.

C'était une toute petite production.
L
e scénario était simple : "Dans la peau de Lilian Bourgeat."
Il n'y avait pas de texte. Il me fallait simplement être lui.
... Facile pour un acteur !
Cette nuit de trois heures ne fut pas assez longue pour que j'oublie la réplique qui devait éluder tout le curriculum vitae
: "Faisons table rase du passé, j'ai fait bois à Mouchard... C'est tout ce que je retiendrai ! Maintenant parlons de mon avenir au sein de cette École !"
Comme tous les jeunes, j'ai eu quelques problèmes avec la justesse, mais mes juges n'y ont rien vu.
Corrigez-moi si je vous trompe !
Bon en dessin, je pris soin d'esquisser un sourire sur le visage de mes spectateurs tout en croquant la Pomme : Tu ne mentiras point !
Le manque de sommeil et l'appréhension font que je ne me souviens de pratiquement rien.
J'ai eu l'impression de vivre une décorporation pendant quarante-cinq minutes me semble-t-il.
L'espace d'une heure, j'ai vu le monde comme lui.
La vie ressemblait à un sex-shop Playschool où le plaisir est fugace est la douleur jouissive...
Toutefois, il me revient à la mémoire un événement qui faillit bien interrompre notre unique représentation : je reconnus le DRAC Alsace après quelques œillades. Je l'avais croisé lors d'un vernissage de Lilian à XXXXX.
J'ai dû prétendre avoir travaillé sur l'identité et avoir utilisé l'image d'un acteur pour me représenter sur des milliers de masques ainsi que lors de l'inauguration. Il trouva alors charmante l'idée d'avoir un substitut et déplora le fait de ne pas en avoir un lui-même...
Mon spectacle terminé, le candidat idéal s'en alla, les laissant soulagés de ne pas en avoir à chercher plus avant.
Je sortis et descendis Hollywood Boulevard sur quelques mètres, puis redevins moi au détour d'un couloir...
... Ce fut mon rôle de sa vie."



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École Supérieure des arts décoratifs de Strasbourg


Monsieur Lilian BOURGEAT
47 bis rue Faubourg Raines
21000 Dijon


Strasbourg, le 25 mai 1999

Référence : JPG/FR


Objet : Votre candidature au poste de plasticien/Objet



Monsieur,


J'ai bien reçu votre télécopie du 20 mai dernier concernant votre prestation du jeudi 19 mai lors de l'audition par le jury réuni à cet effet des différents candidats au poste de plasticien/Objet.

Je tiens à vous préciser que l'intervention que vous avez mise en scène - et présentée avec brio par votre ami comédien Frédéric Pintus - a été jugée acceptable et n'a suscité aucune contestation d'un point de vue administratif.

Il demeure que la mise en scène - originale - que vous nous avez proposée, tout comme le dossier relatif à votre travail, que nous avons précisément examiné - nous ont paru assez éloignés du profil de poste de l'École défini pour cet enseignant.

En vous remerciant pour l'intérêt que vous avez manifesté pour notre École, je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations les meilleures.


Jean-Pierre Greff
Directeur "




Lilian Bourgeat,
Les Presses du réel, Dijon : novembre 2002