dimanche 14 janvier 2007

Nijinski


Aucune version non expurgée des cahiers de Nijinski n'existe vraiment. Bruno Lemoine reviendra prochainement sur ce problème qui intéresse la littérature, ou, tout au moins, une certaine forme de littérature après Dubuffet. Même la version des Cahiers sortie chez Actes Sud en 1995 est expurgée, expulsée, policée, parce que soumise au Diktat de la typo. et du tapuscrit. Nijinski écrivait comme il dansait. Il faudrait donc pouvoir lire directement son écriture afin de voir évoluer les gestes et le rythme graphique du Fou de Dieu.
Pour Nijinski, l'écriture ne se lit pas, elle se danse. Tout le reste n'a aucun intérêt.
Rien à voir avec la notation telle que Wittgengstein la concevait, ou une certaine école poétique française aujourd'hui.
Dubuffet, Nijinski, Daumal se méfiaient des littérateurs.
L'important n'est pas d'écrire, mais d'installer un jeu où tous les hommes puissent concourir.
Quand Nijinski écrivait qu'il était Dieu, il le pensait vraiment.
La danse lui permettait de ne pas enfermer sa pensée dans du papier.
L'écriture est un jeu qui permet d'oublier qui nous sommes.
Nous sommes plusieurs à le penser.
Nous sommes plusieurs en un avec une pensée le.
Nous sommes plusieurs à penser que l'écriture est un je qui permet d'oublier qui nous sommes.
Nous sommes un jeu qui permet d'oublier je.

"Je suis amour, je suis sang"
"Je suis le sang du Christ"
"Je t'aime"
"J'aime tous les hommes"
"Je suis l'amour en toi"
"Tu es l'amour en moi"
"Je veux te dire que l'amour est sang"
"Je ne suis pas sang en toi"
"Je suis sang en toi"
"J'aime le sang, mais pas le sang dans le sang"
J'aime le sang
J'aime le Christ
Je ne suis pas le sang du Christ
Je suis le Christ"

Nijinski

Aucun commentaire: