vendredi 12 janvier 2007

Même les morts ne veulent plus de leur nom






Même les morts ne veulent plus de leur nom. Cela les dérange trop d'être priés par une veuve, leur famille ou un ami le dimanche. Ils pensaient qu'on les laisserait libres après le trépas, qu'on ne les appellerait plus, qu'on leur ficherait littéralement la paix. Mais maintenant, on les invoque, on les rappelle à nos souvenirs, certains, qui n'ont décidément pas fait le deuil d'un être cher, vont jusqu'à le pleurer ou l'insulter. Tout un décorum kitsch est déposé sur leur marbre, comme un ultime crachat avant l'oubli. Des fleurs de pierre aux regrets éternels, du portrait photo en médaillon à l'éloge foireux inscrit dans la pierre, toute une éternullité s'abîme devant leur tombe. Alors, ils n'en peuvent plus, ils déménagent, ils vous laissent à votre médiocrité. Ils attendent seulement que le fossoyeur les exhume pour faire place nette, qu'il casse enfin leur pierre à coup de masse, pour que leur nom s'efface de l'histoire. ET C'EST TRES BIEN AINSI !

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